LA CANDIDATURE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO AU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU : UN DEFI POUR LA LEGITIMATION DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES
Par
Christian NGITUKA NSIKI
Christian NGITUKA NSIKI Avocat et Chercheur

La République démocratique du Congo (RDC) a soumis sa candidature pour siéger au Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour le mandat 2024-2026. Cette décision, soutenue par l’Union africaine, intervient dans un contexte où la République démocratique du Congo cherche à jouer un rôle plus influent au sein des instances internationales, après des années de marginalisation sur la scène diplomatique.

Cependant, cette candidature suscite de nombreuses critiques en raison du bilan émouvant de la République démocratique du Congo en matière de droits humains, la dernière est celle de la fondation Bill Clinton. Ainsi, cette réflexion se propose d’explorer les enjeux, les défis et les controverses entourant cette candidature, en tenant compte des dynamiques géopolitiques et des efforts internes de la République démocratique du Congo pour justifier son ambition.

  1. Contexte de la candidature :

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU  est depuis 2006 une instance intergouvernementale chargée de promouvoir et de protéger les droits de l’homme à travers le monde. Il a pour but principal d'évaluer des situations de violations de droits humains et d'émettre des recommandations pour y remédier.  Cet organe est composé de 47 membres élus par l’Assemblée générale des Nations unies, répartis en fonction d’une représentation géographique équilibrée.

Les membres sont élus pour un mandat de trois ans et doivent répondre à des critères stricts en matière de respect des droits de l’homme. Pour mémoire la République démocratique du Congo a déjà siégé au Conseil des droits de l’homme par le passé, mais sa nouvelle candidature intervient à un moment délicat pour le pays.

En effet, la République démocratique du Congo est régulièrement critiquée pour des violations graves des droits humains sur son territoire, notamment dans l’Est du pays, où des groupes armés continuent de commettre des atrocités en toute impunité. La présence d’une instabilité chronique, exacerbée par la corruption, l’impunité et une justice faible, a entaché l’image du pays à l’international. Au cours de l'année 2022, le BCNUDH a documenté 5.969 violations et atteintes aux droits de l'Homme sur tout le territoire de la RDC.

  1. Les enjeux pour la RDC :

Dans un contexte marqué par de graves violations des droits humains, la candidature de la République démocratique du Congo  au Conseil des droits de l’homme de l’ONU soulève des enjeux significatifs, tant pour la légitimité de son engagement envers les droits fondamentaux que pour la dynamique de la gouvernance mondiale.

A cet effet, la République démocratique du Congo voit cette candidature comme une opportunité de redorer son image internationale et de réaffirmer sa volonté de s’impliquer activement dans la communauté internationale. Le président Félix Tshisekedi, qui a promis des réformes démocratiques et la lutte contre la corruption depuis son arrivée au pouvoir, cherche à utiliser cette candidature comme un levier pour attirer des soutiens internationaux et renforcer la crédibilité de ses engagements en matière de droits de l’homme .

De plus, siéger au Conseil des droits de l’homme conférerait à la RDC une voix active sur la scène internationale, lui permettant de participer aux discussions sur les droits humains, un domaine dans lequel le pays a souvent été sur la défensive en raison de son bilan interne.      Ainsi, il est donc important pour la RDC d’obtenir ce siège pour affirmer son rôle dans la diplomatie internationale et au sein de l’Afrique.

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